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peggyozennenaturop

👥Éthique professionnelle & choix de la personne qui consulte 👥

Dernière mise à jour : 6 déc.

Suite à un échange avec une jeune femme dans un passage délicat de sa vie au niveau émotionnelle et physique, je suis abasourdie d'apprendre qu'un confrère naturopathe s'est autorisé à lui dire d'arrêter ses anti-dépresseurs.

La consultante n'est de toute évidence pas favorable à la prise de telles substances, elle met en place de nombreuses actions pour être mieux dans son corps et sa tête, mais au bout de plusieurs mois, elle a demandé cette aide à son médecin traitant.

Je ne comprends pas qu'un accompagnant en santé (peu importe sa spécialité) se donne le droit de dicter à un.e consultant.e ce qu'il.elle doit prendre ou non.

L'accompagnement en santé doit être supportif en permettant à la personne de recevoir un cadre rassurant, mais aussi d'amener vers une réflexion, de se poser des questions et d'aller elle-même vers ses réponses.


Si, avec discernement et prise d'informations, la réponse actuelle est "anti-dépresseurs" alors GO !Pourquoi systématiquement fermer l'option "médicaments de synthèse" à courts ou moyens termes ?

C'est là que le médecin doit être bon dans ses connaissances du VIDAL en orientant vers la molécule et la posologie adaptées. Un.e naturopathe ne doit pas stopper subitement un traitement anti-dépresseur (ou hormonal) amorcé, ni rejeter d'autres approches.


Sur base de cas précis, voici les raisons expliquant ma position :


1. Le naturopathe en question impose sa vision à la consultante alors qu'elle est en position vulnérable.

Je comprends en bonne partie la réticence de mon confrère sur la prise d'anti-dépresseurs de synthèse (IMAO, IRS).

Nous accompagnons avec notre bagage de connaissances qui correspond assez souvent à nos convictions personnelles.

Cependant, nous (thérapeutes, pas seulement naturopathes) ne sommes pas supposé.e.s imposer nos convictions personnelles à la personne qui consulte surtout dans le secteur de la santé.


2. La consultante n'a peut-être pas été suffisamment entendue et respectée dans ses décisions.

Or, il est primordial que la personne décide par elle-même de ce qui lui convient à l'instant T.

C'est à l'accompagnant.e de poser les questions pour aider la personne à faire son choix même si (ou justement si) elle traverse une période où faire des choix semble impossible !

Cela fait partie du processus thérapeutique d'expliquer, de questionner, de permettre à la personne qui consulte de choisir.

Il s'agit de l'autonomie de santé vers laquelle la personne doit petit-à-petit accéder.

Si vraiment la personne qui consulte verbalise ne pas savoir (ou pouvoir) choisir, alors on peut donner notre avis de façon plus tranchée en parlant au nom de la personne ("à ta place" etc).


3. Parce que nous (thérapeutes en général) sommes supposé.e.s travailler ensemble dans le but de soutenir la personne qui consulte.

Il n'y a rien d'incompatible à allier plantes, hygiène de vie, pratiques énergétiques ou psycho-corporelles et molécules de synthèse sur un fenêtre de temps définie. Pourvu que cela fasse sens et soit bénéfique pour la personne qui consulte.

Sans quoi, nous risquons de devenir dogmatique dans notre propre pratique et d'exclure les autres médecines, ce qui me semble bien peu malin et bien peu focus "patient".

Il faut rester pragmatique et s'adapter aux besoins des consultant.e.s, pas l'inverse.


4. Cette attitude cloisonnée contribue à salir le métier de naturopathe, un métier qui est parfois injustement considéré comme de l'arnaque, new age, frauduleux ou carrément sectaire.

Nous connaissons l'hygiène de vie, la micro-nutrition, les plantes, les massages thérapeutiques, certains soins énergétiques et parfois quelques remèdes homéopathiques. Mais nous ne savons rien du Vidal. Restons dans notre domaine de connaissances et adaptons-nous à ce dont a besoin la personne qui consulte. POINT.


Donc oui, les anti-dépresseurs ont des effets secondaires, bien sûr qu'il ne faut pas en prendre par facilité, bien entendu si le traitement est mal supporté (idées suicidaires, fatigue extrême, jambes sans repos, nausées, maux de tête...) il faut réagir rapidement et se questionner avec le médecin sur le type de molécule et la posologie.


Pour autant, rejeter une aide choisie en conscience par la personne qui consulte est d'office négatif pour son processus de guérison.

Apprenons à jongler entre les approches, acceptons que la personne face à nous choisisse d'autres chemins, soutenons-là au mieux avec notre bagage de savoirs mais surtout notre humilité et notre cœur.


Prenez soin de vous, avec la ou les médecine(s) qui vous correspond(ent). Peggy Naturopathie.



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